Jean Antoine Chaptal

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CHAPTAL (1756-1832)

Jean Antoine Chaptal nait en 1756 à Nojaret dans le Gévaudan. Il étudie d’abord la médecine à Montpellier, mais c’est dans la chimie qu’il s’illustre en 1780.
Epoux de la fille d’un riche ingénieur, il s’engage dans l’application industrielle de ses découvertes. Dans ses ateliers, il améliore la technique de production des acides et met au point la chaptalisation du vin.
C’est un homme de science des Lumières, savant renommé qui réussit dans les affaires, auteur d’ouvrages qui associent les sciences et les techniques, notamment sur les procédés de teinturerie et sur La Chimie appliquée aux arts.
La carrière politique:
Pendant la révolution, il est conservateur, voire réactionnaire. Arrêté en 1793, il ne doit son salut qu’à la protection de Cambon (1756-1820, financier, député de l’Hérault).
En 1800, Bonaparte le nomme au ministère de l’intérieur, qui ne comprend pas alors la police. Chaptal s’y montre moins un administrateur qu’un agent actif de la reprise économique qu’il favorise par ses mesures dans l’agriculture, l’industrie et le commerce.
Démissionnaire en 1804, il continue une carrière au Sénat Impérial, devient Comte de Chanteloup en 1808, puis Pair de France sous Louis XVIII.
Il a marqué son époque comme chimiste et politicien : on lui doit les chambres de commerce, la réforme de l’enseignement et la création des écoles des Arts et Métiers, la création de deux écoles des mines, le réseau des communications terrestres ou fluviales, les canaux, l’arrêté Chaptal fondateur de l’institution des musées provinciaux de France…
Il meurt ruiné par les dilapidations de son fils.

Jean Antoine Chaptal, en savoir plus…

Les liens entre Joseph Gaspard Pailhoux et Jean Antoine Chaptal

En 1779, Pailhoux obtient de l’intendant de Languedoc une nouvelle permission de recherche pour un an (ordonnance du 2 septembre 1779) pour les mines de Ségure et Quintillan. À cette époque, il s’associe avec différentes personnes pour exploiter les mines des Corbières, l’ingénieur Duhamel et Pelletier en 1779, son beau-fils Dagobert de Fontenilles et Duhamel en 1780, le chimiste Chaptal en 1782.
Joseph Gaspard Pailhoux a cédé la forge de Padern et les mines de fer qui lui sont attachées à son beau-fils Dagobert, pour se consacrer à l’exploitation de l’antimoine des Corbières avec le chimiste Chaptal auquel il vient de s’associer.
Ils s’associent et commencent l’exploitation des mines de ce « métal » à Quintillan (Feugerolles) et Maisons (Las Corbas et Sainte Marie). Ils font aussi quelques extractions à la Bousole (Palairac), située à 300 m de la mine de Sainte Marie, mais Joseph-Gaspard reste discret sur son intervention dans cette mine. Il traite l’antimoine à la Bousole, où il installe un four, et au château de Cascastel où il installe également un four. Chaptal se charge de vendre le minerai.
Parallèlement, Joseph Gaspard Pailhoux obtient en 1781 une concession sur les mines de cuivre et plomb de Cascastel, Quintillan, Maisons, Montgaillard, Palayrac.
En 1788, Joseph-Melchior Pailhoux, fils aîné de Joseph-Gaspard, dirige la mine de Ségure et réside à Tuchan. La mine alimente les forges maréchales de la région, elle sert aussi à chauffer les fours de la forge de Padern que Pailhoux a construite en 1779.
La Révolution française et la guerre entraînent un essor assez vif de la production de houille. C’est en effet depuis mars 1793 la guerre avec l’Espagne, et toute la région est mobilisée pour soutenir l’armée de Cerdagne, commandée par Dagobert de Fontenille. En juillet 1793 une partie de la population de Tuchan était réquisitionnée pour travailler à la mine, apporter la houille à l’hôpital militaire de Pia (Pyrénées-Orientales), ainsi qu’à la forge de Padern, que Pailhoux avait donné à son beau-fils Dagobert, et qui fabriquait des armes et des outils. Elle sert aussi à cuire des briques et des pierres à chaux pour réparer les fortifications de Perpignan. Pailhoux, pour prouver son zèle et obtenir de l’aide, envoie d’ailleurs en Messidor An 2 des échantillons de sa houille et de ses mines d’antimoine au Comité de Salut Public. Mais son zèle et les décrets de réquisition ne suffisent pas. Le 25 messidor an 2 (13 juillet 1794), la municipalité de Tuchan reçoit d’ailleurs un avertissement du département pour les retards dans l’approvisionnement : « la commune de Perpignan ne reçoit plus pour le secours de nos frères d’armes le charbon que vous étiez en usage de leur fournir avant l’époque salutaire du maximum. Je vous déclare que je vous enverrai 50 hommes de garnison aux frais de votre commune »…
En l’an 8, la mine de Ségure était de nouveau à l’abandon en raison de l’absence de chemins qui rendait le transport de la houille à dos de mulet trop coûteux. Pailhoux a beau s’adresser au gouvernement et à son ancien associé, le ministre de l’intérieur Chaptal, rien n’est fait en ce sens. Aussi, Joseph-Gaspard vend-t-il sa concession au sieur Cathelan le 3 prairial an 13 (23 mai 1805).

Sources : G. Langlois, Inventaire des mines et industries métallurgiques des Corbières, 1987

Des relations plus personnelles

Lors de la création des forges de l’Iliate par Joseph Gaspard Pailhoux en 1779, Jean Antoine Chaptal ne figure pas au nombre des associés, ce n’est qu’en 1782 que les liens s’établiront entre eux.
A ce moment là, un premier ouvrage, ses recherches sur les applications de la chimie à l’industrie et à l’agriculture ont fait connaître Chaptal de la communauté des savants. Il s’est lié aussi au milieu du textile (coton) par son mariage, en 1781, avec Anne Lajard, fille d’un riche négociant de Montpellier. Des débouchés s’ouvrent à lui et il crée à Montpellier en 1782 une usine de produits chimiques à « La Paille » destinée à fournir les composés dont le secteur a besoin : acides minéraux, bases, sels, colorants et autres produits nécessaires au blanchissage et à la teinture des fibres et des tissus ainsi qu’aux arts en général.
En savoir plus sur la carrière industrielle et politique de J.A Chaptal

L’association entre Pailhoux et Chaptal avait pour objet la production et la commercialisation de l’antimoine qui entrait dans la composition des « mordants » pour les teintures dont Chaptal assurait le débouché commercial.
En 1782, celui qui laissera une trace dans l’histoire surtout comme chimiste  et par la mise au point de la « chaptalisation » en 1801 (sucrage des moûts de raisin), s’avère plutôt fortement impliqué dans la maîtrise des teintures et donc des pigments dans le domaine du textile et des arts en général.
Il publiera d’ailleurs en 1807 un traité en 4 tomes «La chimie appliquée aux arts », arts s’entendant ici par savoirs faire professionnels.

La chimie et le décor de Cascastel

Nous savons, suite aux recherches effectuées lors de la restauration de 2017, que le décor fut d’abord peint au blanc de plomb et qu’un léger glacis lui donnait un précieux aspect satiné.
Vint ensuite la phase de l’orpiment avec tout un dégradé de jaunes et d’ocres qui constituent encore une grande partie du décor, avec des réalisations remarquables comme le plumage des oiseaux.
C’est ensuite que vint la polychromie, dernière étape de l’histoire de ce décor.
S’agissant de cette polychromie, on n’en connaît pas d’autres exemples au 18° siècle. Celle-ci doit donc son existence à des circonstances particulières qui ont pu faire qu’elle voie le jour, l’une d’entre elles pouvant être la relation entre Joseph Gaspard Pailhoux et Jean Antoine Chaptal.
Il est évident que Chaptal est venu à Cascastel, qu’il a reconnu les mines d’antimoine et séjourné au Château, qu’il a été reçu dans le « salon du levant » notre actuelle Salle des Gypses, et qu’elle n’a pas pu laisser indifférent un chimiste versé dans les pigments pour le textile et « les arts ».
Pour Joseph Gaspard Pailhoux, ce fut peut être l’ouverture qui déboucha sur la mise en couleurs de cette féerie de reliefs qui impressionne tant les visiteurs du 21° siècle.

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Pailhoux-Chaptal, des liens maçonniques?

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