La « Maison de Serge , 13 Juillet 2020
Après des travaux interrompus par la crise sanitaire en Mars et Avril 2020, il a fallu boucler le chantier afin d’accueillir les nouveaux locataires. Nous leur souhaitons une bonne installation en espérant qu’ils se trouveront bien dans cette maison rénovée, mais tellement liée à l’histoire de notre village.

Au 1er plan, l’ancienne école des soeurs, devenue « la maison de Serge », Serge Gago en ayant été, après ses parents, le dernier occupant.
La photo date d’avant 1911, date à laquelle le clocher a été modifié pour recevoir les cadrans de l’horloge dans les anciennes baies des cloches.
Conseil Municipal du 8 Septembre 1902.
« Considérant qu’il résulte d ‘un rapport adressé à Mr le Préfet par Mr le Directeur des contributions directes que d’après les indications de la matrice cadastrale de Cascastel et certains documents conservés à la direction de la Fabrique de l’Eglise de Cascastel a été imposé en 1870 à la contribution foncière et à celle des portes et fenêtres pour une maison qui avait été édifiée en 1860 sur la parcelle n°66 de la section A avec la mention « maison louée par la fabrique moyennant 60 francs par an » ;
Considérant que dans le courant de l’année 1870, sans que l’on s’explique pourquoi, le sol de cette maison d’une contenance de 1 are 15 centiares et inscrit au nom de la commune a été muté au nom de la fabrique;
Considérant que cet immeuble occupé actuellement par les congréganistes (école privée) appartient à la commune, qu’elle a payé les contributions;
Considérant que ce n’est que par tolérance que la commune a fourni gratuitement jusqu’ici le local pour le logement des sœurs, mais qu’il s’agit de mettre ordre à cet état de choses existant au détriment des intérêts communaux;
Décide à l’unanimité des membres présents, qu’à partir du 1er Janvier 1902, le local occupé par les congréganistes dans la commune de Cascastel sera passible d’un loyer au profit de la commune. »
Le compte rendu des délibérations du Conseil Municipal ci-dessus témoigne de l’état des relations entre les élus municipaux et les gestionnaires de la paroisse qui en l’occurrence avaient été pour le moins indélicats.
Ce même compte rendu mentionne une date de construction de la dite petite maison, à savoir: 1860.
Or le Cadastre de 1839, souvent dénommé cadastre Napoléonien, fait déjà apparaître une construction à cet angle du Jardin du Presbytère.
Cette construction sera agrandie, peut-être en 1860, d’une extension ayant servi de salle de classe, puis d’Atelier à Georges Rivière, menuisier ébéniste, (années 1940-1950), puis de « Douches Municipales dans les années 1960.
Les délibérations du Conseil permettent de suivre l’école des sœurs de 1876 à 1902, année où la municipalité leur refusa l’autorisation d’enseigner au profit de l’école laïque récemment créée.
Un document de la Fabrique de l’église de Cascastel, comité chargé de sa gestion financière, daté de 1870, nous apprend que deux religieuses s’occupent de l’entretien de l’église et qu’elles sont logées non loin du presbytère.
Le document ne dit pas depuis quand les religieuses occupent cette petite maison qui figure déjà au cadastre de 1839. Cela peut remonter à l’époque de la restauration politique et religieuse qui a suivi la révolution française, au début du 19ème siècle.
Si la congrégation fut écartée de l’enseignement en 1902, il semble que la maison ait continué à servir de logement aux religieuses après cette date, qu’elle ait gardé sa fonction d’école confessionnelle ou non pendant quelques décennies encore.
La façade sur la cour mise à nu par le piquage
Les travaux actuellement en cours ont révélé a quel point cette construction était modeste et avait subi de nombreuses modifications.
Cependant la distribution intérieure, avec trois petites chambres, pourrait s’accorder avec des travaux réalisés en 1860 comme indiqué par le compte rendu de séance de 1902.
Avec la campagne de travaux en cours en cette fin 2019, la distribution a été totalement repensée et c’est une transformation importante qui a été réalisée.
Elle va être complétée par la rénovation et peinture des façades.
Le bâtiment des anciennes douches est devenu une cuisine-séjour donnant sur le jardin potager du curé (déjà mentionné en 1390). La maison bénéficie aujourd’hui de 3 chambres, deux salles d’eau et un espace jeux pour les enfants.
<la céramique "douches" fortement connotée années 60 a tét conservée.
Le financement de cet important remaniement est assuré par un emprunt, option qui a été prise en raison des faibles taux actuels. Le loyer demandé permettra de faire face aux charges de cet emprunt.
La maison sera disponible dans quelques mois.