Les Moulins

Ce sont des moulins à eau situés en bord de Berre.
Leurs meules broyaient du blé que les Corbières produisaient en quantité avec d’autres céréales moins nobles comme l’orge et le méteil.
Bien d’autres productions pouvaient se moudre: olives, châtaignes, etc.
L’activité des moulins de Cascastel semble avoir définitivement cessé à la fin de la guerre 1939-1945

2018-12-18-MoulBellan0030a20Les meules sont entraînées par un « rodet » horizontal et un arbre vertical.
Ce système relativement simple nécessite beaucoup d’eau au démarrage et ces moulins fonctionnaient en période de fortes eaux à la fin de l’automne, l’hiver et au printemps. Les moulins à vent ont pris la relève de ces installations au fonctionnement inconstant.
Leurs vestiges en amont de Cascastel sont nombreux, ainsi que ceux des barrages qui les ont alimentés en eau, qui ont servi pour l’irrigation ou l’adduction d’eau de la commune.
Tous ces aménagements en bord ou dans le lit la Berre sont particulièrement exposés aux caprices de la rivière qui les a malmenés ou emportés en particulier lors de l’inondation de Novembre 1999.
Les rares chemins bien identifiables sur l’ancien cadastre sont ceux qui conduisent aux moulins.
Modestes vestiges, petit patrimoine, ils témoignent surtout de modes de vie à jamais disparus. Dans une économie visant à l’autosuffisance, sans transports ni échanges, ils ont été quelquefois le noyau d’ancrage de communautés villageoises.

La Berre
2018-12-29-Berre-03

– Emile Barthes, 1912, « Notre-Dame des Oubiels de Portel », Caillard, Narbonne.
« Là, coule une rivière au nom celtique de Berra; elle descend de la Haute Corbière et son parcours, d’une longueur de 36 kilomètres, se fait le plus souvent à travers le gravier. Il n’est pas rare de la voir comme un lac déchaîné, se précipiter dans les gorges rocheuses qui l’enserrent. Alors ses eaux poussent des hurlements affreux, et charriant pêle-mêle barrages défoncés, meubles, instruments de travail, bestiaux étouffés, elles débordent en furieux transports sur quelques rives plus élargies »

Les moulins d’Albas

Ils figurent sur le cadastre de 1835 ainsi que leur béal. Ils sont alors à l’état de ruine et situés au bord de la rivière d’Albas, la Mayre grossie de la Malpetto.
Aujourd’hui, le lit de la rivière s’est déplacé et occupe sensiblement l’emplacement du béal, en bordure d’une vigne et rien ne subsiste des moulins.
L’eau utilisée pour actionner les moulins n’était pas prise sur la rivière, elle provenait du captage de la très abondante source des « Pichoulières » auprès de laquelle la famille Imbert exploita un magnifique jardin jusque dans les années 1960.
Le cadastre de 1835 permet de suivre le parcours du béal.
Le tracé de ce béal a faible pente semble lui avoir largement survécu et avoir été utilisé comme chemin pour l’exploitation de la mine de fer de la Mayre.
Cette mine a en effet été exploitée jusqu’en 1929. Le minerai arrivait par des petits wagonnets tirés par un cheval, par le dit chemin a faible pente jusqu’à la trémie où il était chargé sur des charrettes, puis des camions, l’amenant en gare de Villeneuve pour être transbordé sur les wagons des Tramways de l’Aude.
En 1911, un projet d’amener la voie métrique du tramway jusqu’aux trémies de chargement fut envisagé, mais il ne fut jamais réalisé. Les amas ferreux de ce secteur étaient pratiquement épuisés.

Le moulin neuf

Notre « Mouly Naou »en Occitan ou Moulin Neuf en Français, est devenu sur les cartes actuelles le « Moulineau », de quoi occulter ses nobles origines…
En effet, le Mouly Naou » existe déjà sur le cadastre de 1835. Situé à quelques centaine de mètres en aval, des moulins d’Albas, il leur a probablement succédé, d’où son nom de moulin neuf.
C’est une propriété privée.

La « Païchère »

La Païchère en Octobre 2016, il y a très peu d’eau.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Située en aval du Moulin neuf, elle a joué un rôle considérable dans la vie du village car elle alimentait le béal des moulins et des jardins jusque très récemment. Elle a même fourni de l’eau au village au 20° siècle, via l’un des griffons de la fontaine fraîche au moins.
Jusque dans les années 1960, les jardins étaient essentiels dans l’alimentation des habitants des villages, avant l’essor de la grande distribution.

« Al Mouly »

Le moulin de dessus
Al Mouly

La chute d’eau, déversoir du moulin de dessus
2018-12-01-Moulin-dessus-Cascade

Le béal des jardins et du moulin de dessous était alimenté par le trop plein du bief qui se trouvait rempli en permanence. Le dit béal n’absorbait pas toute l’arrivée d’eau et un déversoir détournait le surplus vers la rivière.
Cette cascade renseignait les vignerons endormis en période de soufraison des vignes. Si on l’entendait, c’est que le temps était calme et qu’il fallait y aller.
Le moulin seigneurial de Cascastel


Il se trouve à l’autre bout du pont de pierre, face au château. Il est attesté en 1562 dans la succession de Jean d’Arse et date donc, au moins, du 16èmesiècle de même que la païchère, le béal et le bief qui le faisaient fonctionner.
C’était un élément capital des revenus seigneuriaux.
S’agissant d’une ressource aussi indispensable, avec les greniers à grain de haut et de bas situés dans la tour du château, on construisit un pont solide, praticable en toutes saisons, entre les deux points stratégiques de l’entreprise seigneuriale, la tour et le moulin. Le pont demeura privé jusqu’en 1966.
Ces deux éléments, tour et moulin, donnent la clé de l’installation durable d’un village sur ce site en bord de rivière.La tour est datée du 12°siècle et un moulin inconnu a pu exister bien avant celui qui subsiste en partie aujourd’hui.
En 1867, Dieudonné Dupré acheta à Joséphine de Calages, fille de Paul Auguste Pailhoux, petite fille de Joseph Gaspard Pailhoux, les moulins de dessus et de dessous ainsi que les jardins seigneuriaux qui s’étendaient du moulin de dessus jusqu’au pont de fer actuel.
Dans l’inventaire de 1562 et ceux de 1794 et 1799, un seul moulin est répertorié. Le cadastre de 1835 par contre, porte les deux moulins, celui de dessous et celui de dessus qui pourrait être de facture plus récente que l’autre.
Le fonctionnement de ces moulins étant discontinu parce que lié au débit de la rivière, on avait besoin d’un grand nombre de moulins et savait déjà réutiliser en aval les eaux de fuite.

Le moulin de dessous est aujourd’hui intégré dans un habitation privée.
Le moulin sur la photo est le moulin  » de dessus », sur le même béal. Le mécanisme d’entrainement encore en partie en place est en fer et relativement récent ( 19ème). Ce moulin a été habité jusque dans les années 1950.

Le moulin de dessus en 1945
Moulin dessus 1945

En 1929, la municipalité décide d’installer un éclairage public à mi chemin entre le moulin de dessous déjà raccordé au réseau électrique, et le moulin de dessus.
En effet, le locataire du moulin, Mr Moulines est menuisier et il arrive que l’on doive aller chercher chez lui des cercueils en pleine nuit.
Mr Moulines profitera de l’occasion pour faire installer l’électricité au moulin.

Accueil   Lurio​   Vignoble Cascastel   CC Corbières salanque Méditerranée    Corbières Sauvages   Pays Corbières Minervois   Aude Tourisme​   Sud de France   CG Aude​
Mairie de Cascastel, 43 Grand’Rue, 11360 Cascastel