Marie Thérèse de Ros

Gaspard de Gléon (1675-1717), Baron de Durban, Vicomte de Perillos, épousa par contrat du 18 Janvier 1703, Dona Marie Thérèse de Ros, fille de Don François de Ros, Comte de San Féliu en Roussillon, seigneur de Ponteilla, et de Dona Josèphe, dame de Sorribes et Ortaffa, Baronne de Cabrin.
Gaspard de Gléon mourut en son château de Durban le 28 Juillet 1717, âgé de quarante et un an.

Gaspard de Gléon avait eu huit enfants. Ceux qui vécurent sont: Joseph de Gléon, Baron de Durban, Vicomte de Perillos; Jean de Gléon, Marquis de Gléon; Béatrix religieuse carmélite; Marie Thérèse, mariée au seigneur de Boutenac, Jean de Fozières.

C’est ainsi que s’exprime l’auteur du Dictionnaire généalogique, Aubert de la Chesnaye-Desbois, publié en 1774. Seule la lignée masculine est prise en considération dans ce genre d’ouvrages qui ne sauraient rendre un compte véritable de la place de la femme dans la société du 18ème siècle.

Un premier mariage.
Le domaine de Durban est encore considérable au début du 18° siècle et le mariage entre Gaspard de Gléon, Baron de Durban, et Marie Thérèse de Ros, issue d’une famille catalane noble et fortunée allait de soi.
Ses enfants:

Joseph de Gléon, Baron de Durban, Vicomte de Perillos.

Né vers 1705, il serait décédé en 1780, ou le 5 Juillet 1787 et aurait été le dernier habitant du Château de Durban.
Il épousa à Montpellier en 1748, Marianne de Bon, soeur de Louis Guillaume de Bon (1715-1773, Conseiller à le Cour des Aides de Montpellier (1734), Président de le dite cour (1744), Premier Président du Conseil Souverain de Roussillon (1754), Intendant de Roussillon , et de Pierre François de Bon (1719-1792), Marquis d’Aguilar, Baron de Mosset (1777), militaire et premier Maire de Perpignan.

Marie Thérèse de Gléon Durban,

mariée à Narbonne en 1736 avec Jean François de la Treilhe, Seigneur de Boutenac. Son petit fils Gabriel Auguste de la Treilhe de Fozières (1781-1830) périt avec son fils Gonzague, le 1 Novembre 1830 assassiné par les villageois de Villesèque.

Jean Baptiste de Gléon, Marquis de Gléon,

né le 3 Juillet 1797 à Durban, mariè le 26 Décembre 1748,en la Cathédrale Saint Jean Baptiste de Perpignan, à Geneviève de Savalette.
Geneviève de Savalette, Marquise de Gléon, apparentée à Voltaire fut écrivain et artiste amateur, elle décéda à Vicenze, Italie, en 1795 à l’age de 63 ans.

Un second mariage.
Ce second mariage est celui d’une veuve, un mariage choisi. En se mariant avec Gaspard Pailhoux, qui avait tenté sans y parvenir lorsqu’il est décédé, d’accéder au Capitoulat de Toulouse et d’acquérir ainsi une noblesse de robe, elle dérogeait au rang dans lequel elle était née.
Ce n’est donc pas sans dessein et sans un ambitieux projet qu’elle s’unit à Gaspard Pailhoux.
Ce que l’on connait le mieux de ce médecin, ce sont ses funérailles.
Il y eut un « concours extraordinaire  » de monde pour l’accompagner au tombeau en l’église de La Major (aujourd’hui détruite) à Narbonne, tant il était estimé par ses pairs en raison de ses qualités scientifiques, de son habileté dans l’exercice de son art qu’il ne réservait pas aux seuls puissants.
Il fut en effet médecin des Hospices de Narbonne à partir de 1703.
De ce mariage naquit en 1726, rue Croix-Baragnon à Toulouse,

Joseph Gaspard Pailhoux, fils unique de Gaspard Pailhoux.

En 1734, Gaspard Pailhoux et Marie Thérèse de Ros son épouse achètent la seigneurie de Cascastel à Henry d’Arse. Gaspard Pailhoux meurt dans cette même année 1734 et c’est son épouse qui terminera les formalités de la vente et réalisera d’autres acquisitions, le remembrement des jardins, notamment.
Marie Thérèse de Ros avait géré le grand domaine de Durban après son premier veuvage, lors du décès de Gaspard de Gléon en 1717. Elle connaissait donc bien la seigneurie de Cascastel, un bien noble, dont la possession ouvrait un éventuel accès à la noblesse pour son époux malheureusement décédé.

Lors de cette acquisition, le château est quasiment ruiné, il devra être réaménagé, et c’est une grande transformation qui va être réalisée afin de faire de ces lieux une véritable demeure aristocratique.
Et ceci au bénéfice du dernier fils alors âgé de huit ans, Joseph Gaspard Pailhoux.
De cette transformation datent, outre l’ancien portail démonté, la façade sur la place de l’église et la salle des gypses aujourd’hui restaurées, ainsi que le pont de pierre et l’aménagement des jardins.

C’est au niveau de la salle des gypses que l’empreinte de Marie Thérèse de Ros se manifeste.

L’ensemble du décor est de style rocaille dans sa forme la plus exubérante, ce qui situe sa réalisation dans les années suivant l’acquisition du domaine de Cascastel par les Pailhoux, soit vers 1740.
Le thème du décor est mythologique, le plus grand et plus beau panneau est dominé par une effigie féminine qui semble contempler la scène d’un regard satisfait. Cette effigie est celle de Diane, bien sûr, tous les attributs de la déesse sont distribués à ses côtés.

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Un magnifique paon, animal de Junon, a été restauré sur l’un des panneaux. Nous ne savons pas ce qui ornait les autres panneaux faisant miroir à celui du paon.
Cependant, l’ensemble représente une évocation du Jardin des Hespérides qui abritait un arbre aux fruits dorés gardé par un dragon, et des dragons, nous en avons aux quatre points cardinaux, qui protègent les mystères de ce décor exceptionnel.

L’effigie centrale du décor, portant en diadème un croissant de lune, c’est évidemment, la déesse Diane, mais réalisée à une période où la représentation des dames de l’aristocratie en Diane est très en vogue.
Cette Diane du décor de Cascastel n’est pas la représentation d’une divine beauté, elle est au contraire revêtue de traits très humains, exprimant une féminité accomplie. C’est elle qui donne le ton à l’ensemble du décor, un ton très féminin, précieux et maternel.
C’est ainsi que l’on peut se représenter Marie Thérèse de Ros dans les années 1740, mettant en place un cadre de vie dont bénéficiera son dernier fils.

Ce dernier fils, Joseph Gaspard Pailhoux, sera reçu Chevalier à la Cour des Aides de Montpellier en 1745, alors qu’elle est présidée par Louis Guillaume de Bon, beau frère de sa mère depuis 1744. Il intégrera en 1759 le Conseil Souverain de Roussillon, présidé par le même Louis Guillaume de Bon depuis 1754, sur recommandation de l’archevêque de Narbonne.
Comme on le voit l’entourage maternel se pencha sur les débuts de Joseph Gaspard qui avait à peine connu son père. C’est qu’à partir de 1763 que Joseph Gaspard Pailhoux s’intéressera aux mines des Corbières.

Louis Guillaume de Bon et son frère Pierre François, Marquis d’Aguilar, appartenant à la plus haute noblesse catalane, étaient membres de la loge maçonnique de la Sociabilité, loge aristocratique fondée en 1744 à Perpignan. Les Frères en maçonnerie se devant mutuellement soutien et assistance.
Il n’est pas rapporté que Joseph Gaspard Pailhoux fut membre d’une loge maçonnique.
Cependant, en 1779, il s’associe avec Duhamel, Pelletier et Dagobert pour créer les Forges de l’Iliate au Grau de Padern, puis en 1780, marie sa fille Jaquette à Luc Dagobert de Fontenille, militaire et franc-maçon comme nombre d’entre eux.
En 1782, il s’associe directement avec Jean Auguste Chaptal, initié dans la Franc maçonnerie à Montpellier(1780?)en même temps que Jean Jacques Régis Cambacérès.
Si Joseph Gaspard Pailhoux ne fut explicitement membre d’aucune obédience maçonnique,il semble avoir bénéficié de soutiens fraternels occasionnels.
Les fraternités maçonniques imprégnèrent tout la période des Lumières, puis la Révolution et l’Empire, elles favorisèrent de grandes carrières politiques.

Quant à Marie Thérèse de Ros, elle décéda à Narbonne en 1766 et y fut probablement inhumée auprès de son mari à Notre dame la Major.
Les documents d’archives ne nous renseignent que sur les transactions qu’elle mena habilement à bien. Sa naissance, sa famille et ses alliances révèlent son appartenance à la meilleure société aristocratique de l’époque.
C’est finalement le château de Cascastel qui nous en dit le plus sur son compte avec son importante transformation du 18° siècle aujourd’hui restaurée(2017).
Elle sut en effet gérer un investissement important et créer un cadre d’une mystérieuse et complexe beauté qui saisit encore celui qui entre dans ce « salon du levant » dit aussi salle des gypses.

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